Annulation des résultats du concours de résidanat à Oran
Publié par Administrateur le Novembre 06 2015 08:59:40
Vers 22h 30, de cette soirée du jeudi, une quinzaine de voitures étaient stationnées aux alentours de la direction de la fac de médecine.
Nouvelles étendues
Vers 22h 30, de cette soirée du jeudi, une quinzaine de voitures étaient stationnées aux alentours de la direction de la fac de médecine. Ce sont les parents des étudiants, lauréats du concours de résidanat, ayant pris connaissance de la décision d’annulation des résultats du concours et qui ont décidé d’occuper les lieux comme première forme de protestation.


Une mère nous dira «je suis là pour ma fille. Je ne sais même pas si les lieux sont sécurisés ou non». Nous réussissons sans peine à nous introduire dans l’enceinte pour discuter avec les étudiants. Ils sont une centaine au minimum et nous affirme que leurs camarades doivent les rejoindre.
Ils ont une seule et unique revendication. «Pas d’annulation des résultats du concours, parce que contrairement à d’autres nous avons sué pour le décrocher » crient-ils à l’unisson.
Nous apprenons que sur les 1300 candidats 493 ont été reçus, correspondant au nombre de postes ouverts par le ministère de la santé publique. Et d’ajouter «nous refusons d’être les victimes des conflits entre deux … mandarins».
Sereinement, une jeune fille médecin nous explique «parce que le fils du professeur de neurochirurgie Belebna n’a pas été reçu, ce dernier manipule tout azimut pour que l’annulation des résultats et l’organisation d’un autre concours».
Dans la foulée, nous apprenons que le fils de ce professeur, chef de service et connu pour sa proximité avec le ministre de la Santé “Dr Boudiaf”, s’est classé 800ème et que lui aussi est passé par “filière Dakar” avant de rejoindre la faculté de Médecine d’Oran. Pour autant parents et protestataires estiment que ce sont «les fraudeurs» qui doivent être sanctionnés.
Ceux qui se revendiquent comme «les fils du peuple» (à différencier des enfants de la nomenklatura) réclament juste le maintien des résultats du concours.

Par ailleurs, ils récusent l’ambigüité de l’administration qui jusqu’ici n’a pas affiché la décision du ministère de l’Enseignement Supérieur concernant ce scandale. En ce sens, on nous indique «qu’au niveau de l’administration, on nous a signifié verbalement que le concours est à refaire dans les quinze jours à venir».
Mais jusqu’ici «aucun affichage de note officielle n’a été accroché» souligne plus d’un de nos interlocuteurs.
Devant ce flou, «entretenu à souhait, nous dit-on, nous avons décidé d’occuper les lieux. Jusqu’à la libération de nos affectations ».
Autrement dit, les protestataires sont décidés de passer le week-end sur place. A moins d’une décision d’une quelconque autorité crédible et autorisée.

Signalons que la forme que prend ce scandale qui couve depuis plus de dix jours intervient exactement la veille du déplacement du ministre de la Santé à Oran pour superviser les «primaires» du FLN pour les sénatoriales.

Avant notre départ, des délégués ont tenu à nous préciser que “l’administration a refusé de leur laisser un amphi ouvert pour y passer la nuit et se protéger contre le froid. «Nous sommes prêts à supporter tout pourvu que l’effort de sept ans ne soit pas gâché à cause d’une petite poignée de fraudeurs» nous dira une jeune médecin s’apprêtant à entamer des études de spécialité. Ce qui renseigne sur leur motivation….